Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le plagiaire, le faussaire et le mandarin.

Un plagiaire finira forcément par devenir un faussaire. Quoi de plus logique et quoi de plus naturel ? Car une personne issue du larcin du dit et du cambriolage des propos ne peut que tomber dans le canular et l'attrape-nigaud, la médiocrité, la carence et le défaut et toutes les pratiques du détournement. Ces pseudo-intellectuels faussaires ne sont que le produit de la reproduction et du calque et ne s'activeront, plus tard, qu'à produire de la rumeur, du bruit et du vacarme par de fausses analyses qu'ils exhibent à tout bout de champs afin de produire leur propre mythe et afin d'empêcher l'apprenant d'accéder à de réelles compétences que l'arnaqueur ou l'ancien copiste n'a pas. De plus, ces anciens copieurs, devenus par la force de la pratique du détournement, des escrocs du savoir, se métamorphosent en des mandarins qui font le potentat par le raffinement qu'ils recherchent et qui jure avec leur physique et leur façon décalée d'être ; des mandarins autoproclamés qui s'octroient ce pouvoir singulier d'ouvrir et de fermer la connaissance. Ces intellectuels faussaires qui, leur vie durant, ont copié-collé, se reproduisent aujourd'hui en masse en sanctionnant ceux qui ont la prétention de penser en termes de compétences, de savoir et de savoir-faire. Ces arnaqueurs sanctionnent fortement ceux qui ne sont pas avec le détournement et les profanations multiples qui en découlent. C'est ainsi que pour oublier leurs entorses, leurs délits et leurs infractions, ces anciens pasticheurs fuient comme la peste tout ce qui de près ou de loin leur rappelle la vigilance et le labeur réel parce qu'il est tellement plus facile de donner l'air de travailler que de le faire réellement. Ces pirates sont donc les premiers et les derniers coupables du développement et de la prolifération du plagiat car le faussaire, généralement imbu de sa personne et de son image, est vorace et assoiffé de pouvoir. Cette appétence s'accomplit notamment dans la centralisation des pouvoirs pour ne pas avoir à rendre compte en oubliant, cependant, qu'il se doit un jour ou l'autre de rendre compte au Tout-Puissant. Cette boulimie se réalise également dans le nombre d'étudiants que le faussaire encadre sans le faire réellement et condamne ainsi un nombre effarant d'innocentes victimes à stagner et dépérir tout en magouillant pour faire passer les proches, la famille ou ceux dont le faussaire a besoin pour grimper encore et encore et ce, en oubliant que la chute ne sera que plus rude. Un faussaire est généralement une personne malhonnête et profondément égoïste qui falsifie les réalités pour plaire à une poignée de personnes douteuses et ce, à seule fin de parvenir. Complaisant, le faussaire accepte de détruire des générations et des générations sans regret ; générations qui vont, à leur tour, détruire d'autres et ainsi de suite, effet boule de neige oblige.En effet, les plagiaires, les faussaires et les mandarins réussissent parce que ce sont des personnes peu regardantes sur les principes qui fondent l'humain et ce sont des personnes qui acceptent de jouer le jeu du système ; système qui, grâce à l'ancien plagiaire devenu faussaire et mandarin, cache ses failles en faisant passer tout le monde, sans exception car aujourd'hui, dans certains universités floues du savoir et de la connaissance, il suffit seulement de s'inscrire pour réussir ou parfois même pas. C'est ainsi que ces gens là ne produisent au fond que l'inflation de la monnaie, de l'art, de la connaissance et du savoir ; inflation qui génère à son tour la crise économique ou celle de l'instruction. C'est ainsi que le contrefacteur avec la plus grande désinvolture propulse des handicapés de l'esprit et de l'élocution sur le marché du travail sans se soucier des conséquences qui vont en découler. Désinvolte est le filou parce qu'il ne voit en ceux qu'il propulse injustement que des chiffres, des nombres à additionner ; des chiffres qu'il va exhiber ridiculement à tout bout de champ en criant au miracle de la formation.

Mais, la véritable question qui peut surgir dans la tête du lecteur potentiel est "comment peut-on reconnaître un faussaire autrement dit un ancien plagiaire devenu aujourd'hui mandarin grâce au système qui lui permet de faire la fine bouche et de dicter des horreurs ?"

C'est tellement simple. On reconnait généralement ce genre de personnes à leur penchant irrésistible pour la citation à leur utilisation abusive et incohérente de la citation qu'ils utilisent pour s'empêcher de penser tout en donnant l'air de le faire. J'ai déjà fait un texte que j'avais intitulé "l'abus de la citation à l'université algérienne" ; texte où j'ai essayé de faire prendre conscience aux étudiants-chercheurs et à d'autres qui cherchent moins et qui oublient d'apprendre à penser qu'il fallait "se méfier des penseurs dont l'esprit ne fonctionne qu'à partir de la citation" comme l'affirme le Philosophe et écrivain roumain Emil Michel Cioran dans Aveux et Anathèmes qui avance, par ailleurs, dans L'inconvénient d'être né" que "N'a de convictions que celui qui n'a rien approfondi". En effet, ces gens-là excellent dans la manière de rapporter les propos d'autrui, de les défendre pieds et poings liés et de s'afficher ainsi comme très superficiels parce qu'ils n'ont jamais approfondi leurs pensées propres et c'est ce qui explique leur amour immodéré pour les propos des autres.

Ce texte peut paraître paradoxal dans la mesure où son auteur est également un utilisateur de citations. Loin de moi l'idée de bannir la citation des textes, ce serait une hérésie de ma part. Mon projet est seulement d'éveiller ceux qui font de la citation, non pas un moyen pour asseoir ce qu'ils avancent, mais une fin en soi car les écouter ou lire leurs textes revient à sauter du coq à l'âne. Leurs paroles et leurs écrits ne sont en fait que des compilations de citations. Il n'y a pas d'âme dans ce qu'ils disent et sont fréquemment absents des textes qu'ils produisent.

Depuis ce texte, ma pensée, en tournant sur elle-même, a finit par faire un lien peu habituel mais qui éclaire. Pour moi, j'avance aujourd'hui non pas une conviction – ce serait le comble – mais une simple hypothèse que je soumets aux autres afin de désenclaver l'enfermement dans lequel l'intellectuel s'est mis. L'usage de la citation, tel qu'il est décrit ici et dans le premier texte, dénote que son utilisateur est un ancien plagiaire incapable de structurer ni sa pensée ni son texte et devient ainsi, je veux dire par la force des impossibilités, un mandarin-faussaire parce que, ayant constaté et dépassé le pouvoir de la citation-marteau, il découvre, fasciné, le pouvoir de "Jacques a dit". Pour synthétiser mes propos, je dirai encore une fois que le plagiaire devient forcément un faussaire et puis un mandarin ou un mandarin-faussaire s'il acquiert par les magouilles et les soumissions multiples le pouvoir d'ouvrir et de fermer la connaissance. C'est ainsi que : "Il est des ouvrages qu'il est difficile de réfuter, parce qu'ils sont forts de raison et de raisonnement ; il en est d'autres qu'il est difficile de réfuter parce qu'ils n'ont ni raison ni raisonnement. "(Remontrances d'un cuistre. Un Mandarin à trois queux).

Pour plus de compréhension, essayons un parallélisme pas du tout forcé parce que les mandarins-faussaires peuplent tous les espaces : scientifiques, enseignants, artistes ou autres et usent généralement de la même stratégie : faire taire les autres par la technique de la citation-marteau ou par celle de "Jacques-a-dit" – Jacques peut aussi bien être un supérieur qu'une personne devenue célèbre grâce notamment aux mandarins-faussaires. Je disais "osons un parallélisme" pour montrer que tous les mandarins-faussaires se donnent la main. L'avancée du désert n'est, comme le soutiennent les spécialistes de l'environnement, qu'un mensonge, une déviation des mandarins-faussaires de la science qui tentent de justifier leurs incompétences et la responsabilité de l'homme en jetant l'anathème sur la nature accusée injustement de stérile, de suicidaire et d'injuste à l'égard de l'homme qu'elle aurait décidé de ruiner en se donnant la mort.

L'invention de la notion de la désertification faite pour mieux dissimuler la responsabilité des chefs incapables implique l'inexistence, au niveau de l'enseignement, de la notion de la baisse du niveau généralisée comme si l'étudiant d'aujourd'hui est plus bête que celui d'hier. Cette notion a été inventée par le mandarin-faussaire-enseignant pour mieux cacher ses incompétences.

Pour illustrer ces propos qui peuvent déplaire à plus d’un, je citerai l’exemple de la notion d’interculturalité ; notion à l’origine coranique (وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وقبائل لتعارفو) que les intellectuels musulmans, Algériens et autres, ont refusé de voir jusqu’à ce que cette notion leur vienne de l’autre rive. A ce moment-là, nos « intellectuels » crient au miracle et ce, même si cette notion, dévoyée et carrément détournée de son cours, ne disait plus la rencontre, l’échange et l’enrichissement. Profondément motivée, cette notion n’était au fond utilisée que pour dire l’intégration et l’assimilation des « gens du voyage » qui étaient dorénavant livrés à eux-mêmes et n’avaient plus d’ancrage ni d’un côté ni de l’autre. C’est grâce à cette notion « bâtarde » que les Français ont pu dévoiler les musulmanes et interdire le voile dans les écoles, les lycées et ailleurs. Vue ainsi, l’interculturalité n’a permis que la perte fondamentale.

Alors, disons-le une fois pour toutes, personne ne nous demande au fond de ne plus penser par nous-mêmes et personne ne nous demande d'être des rapporteurs et des défenseurs d'une pensée décalée par rapport au lieu ; une pensée qui, d'ailleurs, n'a plus cours ni chez nous ni chez autrui. Par moment, quand j'écoute certains parler, discourir et affirmer des espèces d'oracles qui les mènent frénétiquement au bord de la jouissance cérébrale, j'ai la chair de poule et une forte envie de rendre tripes et boyaux me prend subitement. Chez nous, dans ce no man's land de la connaissance, l'usage de la citation revient souvent à un simple recyclage de détritus, de chutes et de raclures d'une pensée morte et enterrée et ce, pour ne pas avoir à penser ni à se fatiguer à le faire. Si l'usage raisonné de la citation est préconisé dans la recherche scientifique, personne au fond ne nous demande de ne plus cogiter par nous-mêmes, personne ne nous oblige à être un incapable de la raison, personne ne nous demande de reprendre les autres, éternellement. Mais nous, voilà ce que nous faisons, nous formons l'étudiant à n'être qu'un incapable de l'esprit innovant issu du lieu parce qu'on ne peut pas être Algérien et penser comme un Français, un Américain ou un Irlandais. Ceux qui l'ont fait et continuent à le faire deviennent des IGM autrement dit des intellectuels génétiquement modifiés et affichent ainsi les pires contradictions sur un corps qui s'effiloche en pensant souvent et faussement qu'il leur arrive d'être beau par l'imitation et le calquage de la personnalité qui s'en suit. Nous sommes tous plus ou moins cloisonnés dans ces espèces de propos qu'on apprend et récite comme si on récitait la parole sainte. Ces propos peuvent être des généralités ou des catégories, des notions et des concepts qui sont au fond plus dangereux parce qu'ils structurent notre pensée qui finit par devenir autre dans le corps du lieu. Ceux qui ne s'expriment qu'avec les dits, les adages et les maximes des autres doivent impérativement savoir qu'il leur est impossible de grandir au contact de ces propos incertains qu'ils harponnent çà et là, au hasard des sonorités douteuses et des significations qu'ils altèrent ou ignorent par méconnaissance et qu'ils ne disent que sous le mode de la passion extrême au point où des larmes finissent par leur perler aux yeux. Ces aras doivent enfin comprendre qu'en tronquant leur parole contre celle des autres, ils n'arrivent qu'à s'afficher ouvertement comme des incapables de la pensée.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :